A force de crier au loup, c’est Genève qui finira tondu

Je dénonce ici l’irresponsabilité d’un mouvement politique, et de ses représentants, qui s’en prend frontalement et lâchement aux frontaliers.

S’il est vrai que les jeunes d’aujourd’hui ont plus de difficulté à trouver un emploi, s’il est vrai qu’il est de plus en plus difficile de retrouver un emploi après 55 ans, je doute que nos entreprises, qu’elles soient privées ou publiques, n’aient pas à cœur de privilégier la main d’œuvre locale. Par exemple, au sein de l’administration cantonale, c’est seulement en dernier recours (c’est-à-dire une fois que les services de l’emploi aient donné leur feu vert) qu’il est procédé à l’engagement de main d’œuvre étrangère. Des programmes visant à empêcher la rupture sociale des jeunes sont à développer et renforcer, tout comme des programmes visant à offrir des opportunités de réinsertion et réorientation aux chômeurs.

Genève a aussi manqué son rendez-vous avec le logement. Les genevois, et nos jeunes familles, sont de plus en plus nombreux à s’établir en France et dans le canton de Vaud à défaut de trouver un logement. Pour inciter les communes à construire, nous devons être à même de réviser les modalités de redistribution des recettes fiscales en faveur des communes qui construisent (soutien à la création d’infrastructures communales – crèches, écoles, routes, etc.)

L’année 2014 sera l’année de tous les dangers pour Genève et nos autorités (fédérales) auront à préserver un certain nombre d’acquis avec le gouvernement français qui, s’ils se voient dénoncés, auront irrémédiablement des impacts considérables sur notre canton et chacun d’entre nous.

Le gouvernement français a récemment donné le ton :

o   Fin de la possibilité, dès le 1er juin 2014, du libre choix de l’assurance maladie ouvrant la possibilité aux résidents français de se soigner en Suisse. Cette mesure entrainerait un important manque à gagner pour l’hôpital universitaire de Genève.

o   Abrogation de la tolérance accordée, dans le cadre de la convention de double imposition de 1966, aux ressortissants français bénéficiant en Suisse d’une « imposition d’après les dépenses ».

D’autres atouts pourraient être mis en danger :

o   Régime spécial de l’impôt à la source, qui permet de retenir plus de 600 millions dans les caisses de l’Etat de Genève (manne financière non distribuées aux communes françaises).

o   Collaboration et co-financement d’infrastructures de transport

Sans oublier la pression des élus locaux français, de plus en plus nombreux, sur les suisses résidents en France mais restant légalement domiciliés à Genève. A cet effet, une proposition de loi vient d’être déposée à l’Assemblée nationale française pour obliger les propriétaires de résidences secondaires à déclarer leur domicile.

Nous avons donc tout à gagner de poursuivre la collaboration avec nos voisins, dans le cadre de la formation, de l’emploi, des infrastructures, des logements et de la fiscalité.

Aujourd’hui, c’est Genève qui est le pôle d’attractivité de notre région. Il suffit de pas grand-chose pour fragiliser ce précieux équilibre et notre position stratégique.

Ne nous laissons pas piéger par une propagande irresponsable, d’un autre temps, et ne nous trompons pas d’ennemi.  Car il est, simplement, parmi nous.

 

Invitation sur TV8 Mont-Blanc

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